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Une journée historique à Hossegor en 2014 : des conditions épiques à l’ambiance Teahupoo

Session surf historique en 2014 à Hossegor

Il n'y a rien de plus jouissif pour un surfeur que d'être au bon endroit au bon moment. C'est l'ADN même de notre passion. Je me souviens comme si c'était hier de ce jour d'octobre 2014 où Hossegor a pris des allures de Teahupoo. Une session incroyable qui restera gravée dans ma mémoire. Cela faisait plusieurs semaines qu'un banc de sable fonctionnait à merveille, et il semblait avoir un potentiel énorme. Surtout, il tenait la taille, et la vague était ultra creuse à marée basse. Ce jour-là, les conditions étaient solides, la marée ultra basse, le vent parfait et devait le rester toute la journée. J'étais en contact avec Vincent Duvignac pour cette session, mais il devait participer aux championnats de France, ce qui l'empêchait de venir le matin. Déterminé à ne pas rater cette occasion, je décide d'y aller pour tester un nouveau boîtier avec un nouvel objectif. Je laisse ma bonne caméra, la Sony FS700, à la maison. Je n'ai personne à filmer, juste l'envie de capturer quelques vagues vierges et prendre quelques photos avant de rejoindre les championnats. Arrivé tôt le matin, il fait frais. Le line-up est difficile à distinguer à cause d'un mélange d'embruns et de brume, la lumière est compliquée. Personne à l'eau, mais en passant devant le port, j'ai aperçu un jet-ski se préparer. Je ne me souviens plus si nous avons échangé quelques mots. J'appelle Vincent, il est bloqué à la compétition. Je lui dis que la vague est violente avec la marée basse, et que ça semble infaisable à la rame. Le plan d'eau est propre, mais loin d'être parfait, comme si les vagues le malmenaient. Un courant violent traverse la vague, rendant la rame impossible. Je sens sa frustration au téléphone, partagé entre les championnats de France et la peur de rater une session incroyable. Un jet-ski arrive sur le spot. Je m'installe et reconnais Benjamin Sanchis, alias Sancho, et Miky Picon. Ils observent quelques vagues. Eux dans l'eau, moi sur le sable, nous commençons à jauger la taille. C'est creux, ultra creux. Une gauche déferle en creusant un tube violent qui crache toute sa puissance en fin de vague. Le courant accentue le creux de la vague. L'espace de quelques secondes, j'ai cru voir Teahupoo. Je n'avais jamais vu un beach break aussi creux et épais, c'était irréel. Une série arrive, et le duo Sancho/Miky se lance. Le surf à la rame est définitivement impossible, ils optent pour le "step-off" depuis le jet-ski. Ils sont seuls, personne aux alentours, le décor est sombre avec beaucoup d'embruns. Miky est le premier à partir, guidé par Sancho. Il se jette du jet ski et se cale dans un tube aussi large qu'épais, c'est impressionnant. Sancho vient le récupérer en gesticulant, des gestes qui ne trompent pas : la vague était énorme. Ils échangent les rôles après une seule vague. C'est au tour de Sancho, lancé par Miky. Il démarre sur une vague qui double de taille en quelques secondes. Je ne sais pas si c'était un backwash, une marche dans la vague ou moi qui tremblais de froid, mais la vague était monstrueuse. Dix ans plus tard, je n'ai jamais revu Hossegor comme cela. Plus parfait, peut-être plus gros, oui, mais jamais aussi massif et épais.

L’arrivée de nouveaux protagonistes et la quête de la vague parfaite

À ce moment-là, je suis embêté. Je réalise qu'il se passe quelque chose d'unique, mais je filme avec un boîtier que je ne maîtrise pas, avec des réglages hasardeux, et une faible luminosité qui est son point faible. Je sais que je capture des vagues de folie, mais avec une lumière de merde et un boîtier pas du tout adapté... Mince, c'était censé être un petit test, pas le rendez-vous d'une vie. Ces deux premières vagues étaient de loin les plus massives de la journée. La marée commence déjà à remonter. Le duo enchaîne quelques vagues avant qu'un autre équipage, attiré par l'odeur des tubes, fasse son apparition. Difficile de me rappeler de tous les protagonistes dix ans plus tard, mais il me semble que c'était Laurent Pujol et Alain Riou. L'ambiance reste très sauvage. Les vagues s'enchaînent, et j'ai l'impression qu'elles ont perdu en puissance et en taille. Jusqu'à ce qu'Alain Riou s'élance sur une énorme gauche. Il est très à l'intérieur, pompe dans le barrel avec une trajectoire parfaite et sort de ce tube béant pour se lancer dans un second énorme barrel qui malheureusement fermera. Je croyais la session terminée. Purée, ça ne devait être qu'un test ! Les tubes continuent, et je sens la frustration de ne pas avoir ma caméra habituelle. Après quelques heures, les jets retournent au port. Il est temps pour moi de rentrer au Pays Basque où j'ai un repas prévu. Je décide de passer à la maison pour récupérer ma caméra au cas où... À peine le temps de manger quelques bouchées que mon téléphone sonne. "Mec, t'es où ?" "Je suis rentré au Pays Basque." "Mec, c'est encore le feu, il faut que tu reviennes !" C'est ainsi que je me souviens de cet appel de Sancho. Je laisse tout en plan, abandonne ma femme et mes enfants chez des amis. Quand on est caméraman de surf, on devient obsédé par les vagues, par la peur de rater une bonne session. Je me rappelle de toutes les sessions que j'ai ratées, ça me faisait mal au ventre. Je me souviens d'un tournage au ski où je savais que Belharra allait être incroyable. Je regardais la webcam du spot en même temps que je filmais sur les pistes. Impossible pour moi de rater cette fin de journée, je repars à Hossegor. Il y a plus de monde à l'eau : François Liets, Justine Dupont, Leonardo Fioravanti. Encore une fois, ce sont des souvenirs d'il y a dix ans. Dans ma mémoire, Alain Riou chope la bombe de l'après-midi, voire de la journée. Une gauche tout aussi incroyable et encore plus parfaite que le matin. Cette vague a une vraie histoire et c'est l'un de mes meilleurs souvenirs pour de nombreuses raisons.

Le métier difficile de caméraman

Tout d'abord, cette vague a gagné le "Wave of the Day" sur Surfline. Normalement, c'était 300 dollars pour le caméraman. Alain avait négocié pour moi et j'ai touché 500 dollars, qu'il m'a donnés quelques semaines plus tard à Hawaii, sur le North Shore, alors que je dormais dans un garage à 60 ou 80 dollars la nuit. Merci Alain, ces 500 dollars m'ont bien aidé à ce moment-là. Je pense que c'est le tube que j'ai filmé qui a fait le plus de vues. Malheureusement, c'est aussi la vague qu'on m'a le plus volée. Parmi les nombreuses histoires, celle-ci m'a marqué. Durant de longs mois, je n'ai rien publié de cette session. Ce n'est pas comme aujourd'hui où tout est posté tous les soirs. À l'époque, j'aimais publier les images lorsque le banc de sable était mort. La vidéo de la vague avait été publiée uniquement sur Surfline, qui avait son propre lecteur, donc pas de piratage possible. Mais un jour, avant de partir en vacances en famille, je décide de poster la vidéo sur ma page Facebook pro. Je déconnecte totalement d'internet durant ces vacances. En rentrant, je me connecte pour regarder mes mails et mon Facebook. Ma première réaction est de croire que j'ai été piraté : il y avait du rouge partout, avec des millions de vues, des milliers de nouveaux fans, je n'ai pas compris tout de suite. Quelques minutes plus tard, je réalise que c'est la vague d'Alain qui a buzzé. Je suis ultra content, mais rapidement, je me rends compte qu'une marque, un grand média, m'a volé la vidéo et l'a publiée. Ils avaient cumulé quelque chose comme 60 millions de vues. Non seulement je n'ai rien touché, mais en plus ils n'avaient même pas mentionné Alain Riou, qui était vert, et je le comprends. J'ai cumulé un million de vues et plus de 5 200 likes sur ma page Facebook, mais loin derrière ce média (qui a depuis coulé). C'est ça aussi, l'histoire des images dans le surf.

Un souvenir impérissable comme moteur de la passion

Cette journée d'octobre 2014 reste gravée dans ma mémoire comme l'une des plus incroyables que j'ai vécues en tant que caméraman de surf. Malgré les imprévus, les frustrations techniques et les aléas de la diffusion sur internet, je garde un souvenir impérissable de cette session où Hossegor a rivalisé avec les vagues les plus creuses du monde. C'est pour vivre des moments comme celui-ci que je suis passionné de surf, et que je continue à chasser les vagues parfaites, toujours à l'affût du bon endroit au bon moment.

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